Le cancer du col de l’utérus est une maladie évitable, et l’Afrique du Sud dispose des ressources nécessaires pour inverser la tendance. Toutefois, l’accès aux tests préventifs demeure un défi majeur, bien que des progrès aient été réalisés dans l’élargissement de l’accès à la vaccination et au dépistage.
Chaque année, plus de 10 700 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués en Afrique du Sud, avec plus de 5 800 décès. Bien que cette maladie soit désormais évitable grâce à la vaccination, une femme meurt toutes les minutes dans le monde des suites de ce cancer, particulièrement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Le Dr Ifedayo Adetifa, PDG de FIND, une organisation dédiée à la mission #DiagnosisForAll, a déclaré : « Bien que la lutte contre le cancer du col de l’utérus soit loin d’être terminée, il y a de l’espoir. FIND collabore avec les secteurs public et privé en Afrique du Sud pour développer des solutions innovantes et évolutives pour tester le HPV. »
Les récentes recherches menées par FIND et ses partenaires ont fourni des données essentielles susceptibles de transformer l’approche de la prévention et du traitement du cancer du col de l’utérus. L’une des études a porté sur l’acceptabilité des tests de dépistage du HPV par auto-collecte parmi les femmes sud-africaines, une approche susceptible d’augmenter l’accès au dépistage.
Les résultats de l’enquête révèlent que 58 % des femmes interrogées ne connaissaient pas bien le cancer du col de l’utérus ni son lien avec le HPV. Parmi les principales sources d’information, 46 % ont mentionné les infirmières et médecins, soulignant le rôle clé des professionnels de santé dans l’éducation des patients.
En ce qui concerne les méthodes de dépistage, 77 % des répondantes ont préféré le test ADN du HPV, en raison de sa fiabilité et de son caractère non invasif. Parmi celles-ci, 71 % ont exprimé une préférence pour l’auto-collecte, citant la confidentialité et la commodité comme raisons principales. De plus, 74 % de celles intéressées par l’auto-collecte ont indiqué qu’elles achèteraient les kits en pharmacie, en suggérant un prix entre 18 et 36 dollars pour rendre les tests plus accessibles.
L’auto-collecte représente une solution prometteuse, car elle permet aux femmes de prélever des échantillons dans un cadre privé, ce qui élimine le besoin d’examens pelviens invasifs. Cela pourrait également surmonter les obstacles liés à l’accès aux cliniques, particulièrement dans les zones rurales où les infrastructures de santé sont limitées.
Cependant, la réussite de cette approche dépend d’un système de santé bien formé. La recherche a révélé un manque de connaissances sur les protocoles nationaux de gestion du cancer du col de l’utérus parmi les professionnels de santé. Pour remédier à cela, FIND, en partenariat avec le Département national de la santé, a formé plus de 700 praticiens entre septembre et octobre 2024.
En parallèle, le manque d’information auprès du public reste préoccupant. Pour combler ce vide, des efforts ont été faits pour distribuer plus de 10 000 documents éducatifs sur la prévention et le traitement du cancer du col de l’utérus dans les communautés, en collaboration avec l’Alliance pour la santé du col de l’utérus en Afrique (ACHA) et des partenaires du secteur privé.
Une vision pour l’avenir
Pour alléger le fardeau du cancer du col de l’utérus en Afrique du Sud, une approche globale est nécessaire, combinant éducation, innovation et réformes structurelles. Cela inclut un soutien politique pour intégrer les tests d’auto-collecte dans le programme national de dépistage, subventionner les coûts pour les populations à faible revenu, et rendre les kits d’auto-collecte disponibles à des prix abordables.
Il est également essentiel de renforcer la formation des professionnels de santé pour qu’ils maîtrisent les protocoles de gestion du cancer du col de l’utérus, et de lancer des campagnes de sensibilisation à l’échelle nationale pour éduquer les femmes sur la prévention du cancer et les nouvelles options de dépistage disponibles.