RDC : Goma menacée par l’avancée du M23 et des troupes rwandaises

La situation à Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo, devient de plus en plus alarmante. Face aux combats intensifiés et à l’escalade diplomatique entre la RDC et le Rwanda, Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a exprimé de vives inquiétudes, déclarant que « Goma s’apprête à tomber ». Ces affrontements ont également conduit à des réactions officielles de la part de Kinshasa, qui cherche à minimiser les pertes humaines.

Le M23, accompagné de troupes rwandaises, a pris d’assaut la ville, déjà fragilisée par des semaines d’avancée des rebelles et des tensions croissantes. Le groupe a annoncé ce dimanche dans un communiqué la « libération » de Goma, lançant un ultimatum aux forces congolaises pour qu’elles déposent leurs armes. Le centre-ville est devenu le théâtre de violents combats, avec des tirs d’artillerie réguliers et des rafales d’armes légères, créant une atmosphère de chaos. Les rues de la ville sont désertées, les habitants se terrant dans la peur, alors que certains miliciens en retraite se retrouvent seuls à circuler.

La situation s’est intensifiée avec une évasion massive de la prison locale, provoquant de nombreuses destructions et une fuite de centaines de détenus. Les habitants de Goma, contactés par téléphone, ont fait état de leur terreur en entendant les tirs résonner près de chez eux.

La RDC a accusé le Rwanda d’avoir « déclaré la guerre » en envoyant de nouvelles troupes dans la région, ce que Kigali a démenti, soulignant sa volonté de conserver une position défensive face à ce qu’il considère comme une menace pour la sécurité du pays. Ce climat tendu a amené la communauté internationale à réagir, notamment avec la convocation d’un sommet de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC), réunissant les présidents de la RDC et du Rwanda pour tenter de trouver une issue diplomatique à ce conflit qui dure depuis plus de trois ans.

Alors que la situation à Goma continue de se dégrader, l’ONU et l’Union Européenne ont exprimé leurs préoccupations, appelant au retrait des troupes rwandaises et au respect des accords de cessez-le-feu. L’Union Africaine a également insisté sur la nécessité d’un dialogue pour éviter une nouvelle escalade.

Avec plus de 400 000 déplacés depuis janvier, la crise humanitaire est de plus en plus difficile à gérer, et les conséquences du conflit se font sentir bien au-delà des frontières de Goma.

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