Un mémorial de la Shoah inauguré à Lyon pour perpétuer la mémoire du « crime indicible »

Ce dimanche 26 janvier 2025, à la veille du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, un mémorial dédié à la Shoah a été inauguré à Lyon pour rendre hommage aux six millions de victimes juives et pour ne jamais oublier « l’horreur » de ce génocide.

Baptisée « Les Rails de la Mémoire », cette installation symbolise les 1 173 kilomètres qui séparent Lyon du camp d’Auschwitz, où un million de Juifs ont été exterminés par le régime nazi. L’œuvre est composée de 1 173 mètres de rails de chemin de fer, matérialisant le trajet emprunté par les convois qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont quitté Lyon en direction des camps de la mort. L’œuvre a été imaginée par les architectes parisiens Quentin Blaising et Alicia Borchardt, et est installée sur une place proche de la gare Perrache, un lieu stratégique d’où de nombreux déportés ont pris le départ.

Jean-Olivier Viout, président de l’Association pour l’édification d’un mémorial de la Shoah à Lyon, a souligné que cet espace ne pouvait être implanté ailleurs, tant Lyon avait été un lieu de départ pour des centaines de victimes. Il a rappelé que l’œuvre honore non seulement les 6 100 Juifs de la région exterminés, mais aussi les six millions de victimes de la Shoah, un chiffre qu’il faut « marteler et remarteler sans cesse ». Ce magistrat, membre de l’accusation au procès de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo lyonnaise, en 1987, a insisté sur la nécessité de combattre l’antisémitisme, un « poison pernicieux » toujours d’actualité.

De son côté, le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a rappelé qu’une partie des crimes de la Shoah s’étaient déroulés dans la ville, marquée par l’inhumanité de figures comme Klaus Barbie, surnommé « le boucher de Lyon », et Paul Touvier, chef de la milice. Il a ajouté que la mémoire de ces événements doit être perpétuée, notamment pour sensibiliser les jeunes générations et lutter contre les résurgences de l’antisémitisme.

Ce mémorial, qui s’adresse avant tout à l’émotion, vise à « frapper la conscience » des visiteurs, a conclu le maire, tout en rendant hommage à son prédécesseur Gérard Collomb, sans qui la réalisation de ce projet n’aurait pas été possible.

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