Procès Olivier Boko, Homeky et Cie : quelle nouvelle manœuvre de la défense le 28 janvier ?

Le procès impliquant Olivier Boko, Oswald Homeky et leurs coaccusés semble pris dans une spirale de retards, avec des manœuvres procédurales de la défense qui suscitent de nombreuses interrogations. Alors que la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) s’efforce d’avancer dans l’examen du dossier, les actions des avocats de la défense, souvent interprétées comme dilatoires, paraissent orchestrées pour empêcher une progression rapide vers le fond des débats.

Lors de l’audience du mardi dernier, qui devait marquer un tournant dans ce procès très attendu, les avocats de la défense ont quitté la salle, invoquant une prétendue irrégularité dans la composition de la Cour. Cette décision, qui a surpris plus d’un observateur, a été immédiatement suivie d’un rappel à la loi par le procureur spécial de la CRIET. Celui-ci a mis en avant les dispositions claires de la loi n°2020-07 du 17 février 2020, qui régit cette juridiction spéciale. Malgré ce rappel, la défense a maintenu sa position, refusant de reprendre sa place pour poursuivre les débats.

Une stratégie manifeste de temporisation

La situation a pris une tournure encore plus étonnante le lendemain : les mêmes avocats, qui avaient formellement annoncé leur retrait, sont réapparus en salle d’audience, non pas pour participer activement au procès, mais pour rencontrer leurs clients. Ce comportement ambigu alimente la thèse selon laquelle la défense cherche avant tout à retarder l’examen du fond des accusations.

Face à ces obstacles, la Cour, dans un souci de garantir un procès équitable et de dissiper toute contestation, a décidé d’accorder un délai supplémentaire. L’audience a été reportée au 28 janvier 2025, une décision qui pourrait être interprétée comme une concession à cette stratégie dilatoire. En multipliant objections et incidents de procédure, la défense semble vouloir éviter que la justice se penche sur les preuves et les accusations portées contre les prévenus.

Une justice sous pression

Pour l’opinion publique, cette série de reports et de manœuvres procédurales renforce un sentiment de frustration et de doute. Pourquoi la défense semble-t-elle si déterminée à gagner du temps ? Cette attitude serait-elle un aveu implicite de crainte face à la solidité des preuves que la Cour pourrait examiner ?

Il convient de rappeler que, conformément à la loi, si la défense persiste dans son refus de collaborer, la Cour peut statuer en l’absence des avocats des prévenus. Ce point est crucial : le 28 janvier pourrait donc marquer un tournant décisif. Si les accusés se considèrent innocents, ils devraient logiquement chercher à accélérer le processus pour démontrer leur bonne foi. À l’inverse, leur stratégie actuelle de temporisation ne fait qu’alimenter les suspicions quant à leurs intentions et à la véracité des faits reprochés.

Un défi pour la CRIET

Reste à savoir si la CRIET parviendra cette fois à contourner les obstacles procéduraux et à recentrer les débats sur le fond. Ce procès, qui cristallise l’attention du public, est aussi un test pour la capacité de la justice béninoise à concilier équité et efficacité.

Le rendez-vous est donc pris pour le 28 janvier 2025. À suivre de près…

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