Le ministre marocain de l’Agriculture, Ahmed Bouari, a été interpellé ce lundi 20 janvier 2025 par les députés lors d’une séance parlementaire, concernant l’écart croissant entre les prix agricoles dans les zones de production et ceux pratiqués sur les marchés. Une problématique qui inquiète particulièrement à l’approche du Ramadan, avec de nombreuses familles marocaines sous pression.
Lors de ses échanges, Bouari a annoncé qu’une réunion tripartite impliquant les ministères de l’Agriculture, de l’Intérieur, et de l’Industrie et du Commerce allait se tenir prochainement pour résoudre cette disparité des prix. Il a notamment pris l’exemple des tomates, vendues à 2 dirhams le kilo dans les fermes mais atteignant jusqu’à 6 dirhams dans les marchés, un écart qu’il attribue à des défaillances dans la chaîne de distribution.
Les députés ont vivement réagi, soulignant que ces hausses affectent durement le pouvoir d’achat des citoyens, en particulier pour des produits de première nécessité. L’un d’eux a dénoncé, sur un ton véhément, que « ces prix exorbitants enterrent les Marocains les plus pauvres ». Les prix de la viande rouge, qui dépassent désormais les 120 dirhams le kilo, ainsi que ceux de la volaille et du poisson, ont été pointés du doigt.
Le ministre a réagi en expliquant que l’augmentation des prix de la volaille était liée à une demande accrue en raison de la hausse des prix de la viande rouge, qui est désormais hors de portée pour de nombreuses familles. Il a toutefois précisé que son rôle principal était de garantir une production agricole stable et non de contrôler les prix sur les marchés.
Bouari a également rappelé que le gouvernement avait pris plusieurs mesures pour atténuer cette crise, comme le soutien aux intrants agricoles et la conclusion d’accords commerciaux avec 45 pays. Ces initiatives sont destinées à stabiliser les marchés et faciliter les importations alimentaires. Cependant, la situation reste critique, notamment en raison des effets d’une sécheresse persistante qui exacerbe encore les tensions sur les prix.
Malgré les efforts du gouvernement, les marchés continuent d’être des lieux de frustration pour les consommateurs, qui attendent des réponses concrètes. Les débats au Parlement se multiplient, mais la question demeure : les mesures promises par le gouvernement suffiront-elles à soulager les ménages les plus vulnérables avant qu’il ne soit trop tard ?