À partir de 2027, la région Grand Est mettra en place une éco-redevance pour les poids lourds, après avoir pris en charge, depuis le 1er janvier, la gestion de 500 kilomètres de routes stratégiques, dont l’A31 reliant la France au Luxembourg, dans le cadre d’une expérimentation de cinq ans.
La région a annoncé que cette mesure concernerait principalement des poids lourds étrangers, représentant entre 60 % et 90 % du trafic sur les axes concernés par cette sorte d’éco-taxe. Un système similaire existe déjà dans les pays voisins, tels que la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne.
L’objectif est de rénover le réseau routier, après que la région ait pris la gestion de ces portions de routes et autoroutes, longtemps négligées ou mal entretenues par l’État, en vertu d’une loi de février 2022. Un budget d’un million d’euros a été prévu pour réaliser des études sur l’A31, un axe crucial pour les plus de 100 000 travailleurs frontaliers français se rendant chaque jour au Luxembourg.
En plus des travaux de rénovation des chaussées, des équipements de longue date, tels que des protections acoustiques le long de l’A31, seront installés. L’éco-redevance pour les poids lourds permettra de financer ces projets d’entretien et d’amélioration du réseau.
Certains élus sont toutefois opposés à cette initiative. Laurent Jacobelli, président du groupe RN, critique la gestion des routes par la région et l’introduction de l’éco-redevance, qu’il estime défavorable aux entreprises locales au profit des grandes sociétés étrangères. En revanche, le groupe Les Écologistes soutient cette mesure, la considérant comme un pas en avant pour la transition écologique et la justice territoriale.
De son côté, la Collectivité européenne d’Alsace prévoit également d’instaurer une taxe (R-pass) pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes à partir de début 2027 sur l’A35, afin de réguler le trafic intense de camions passant par la région en raison de la fiscalité élevée des autoroutes allemandes.