Sénégal : l’État évalue ses participations dans le secteur minier

Quatorze sociétés minières font l’objet d’une évaluation financière qui révèle la faiblesse des dividendes perçus par l’État, malgré des participations atteignant jusqu’à 98 %.

Dans un communiqué publié jeudi, la Société des mines du Sénégal (SOMISEN) a annoncé l’identification de quatorze sociétés minières où l’État détient des parts, avec des participations variant de 10 % à 98 %. Ces entreprises exploitent diverses ressources, telles que l’or, les phosphates, le fer, le calcaire, le zircon et l’attapulgite.

L’audit, lancé en juin 2024, met en évidence que les dividendes reçus par l’État sont jugés « faibles » ou « insignifiants » au regard des bénéfices générés par l’exploitation des ressources. La SOMISEN attribue cette situation à des « pratiques conventionnelles et financières » spécifiques.

Cette évaluation survient après la publication du rapport 2022 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) du Sénégal, selon lequel les revenus générés par le secteur extractif ont augmenté de 19,7 %, atteignant 275,33 milliards de FCFA, dont 88 % ont été alloués au budget de l’État. Le rapport indique que les revenus du secteur minier se sont chiffrés à 235,71 milliards de FCFA en 2022, en hausse de 32,70 milliards par rapport à 2021, provenant principalement des secteurs des hydrocarbures et miniers, et utilisés pour financer des dépenses sociales, environnementales et des fonds pour la réhabilitation des sites miniers.

L’audit concerne plusieurs sociétés majeures, telles que la Société des mines de fer du Sénégal oriental (MIFERSO), où l’État détient 98 % des parts, ainsi que Sabodala Gold Operations (SGO), Petowal Mining Company et d’autres entreprises minières, où la participation de l’État varie autour de 10 %.

« À l’issue de ce processus, le premier rapport d’évaluation de la valeur des participations de l’État dans les opérations minières sera soumis aux autorités », précise le communiqué, soulignant que cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’article 25-1 de la Constitution, selon lequel « les ressources naturelles appartiennent au peuple ».

Cet audit fait partie des efforts du Sénégal, reconnu depuis 2018 par l’ITIE pour ses progrès dans la mise en œuvre de la Norme ITIE, visant à améliorer la gestion de ses ressources naturelles. Le rapport 2022 de l’ITIE recommande notamment la mise à jour du cadastre minier et la publication des contrats et états financiers afin de renforcer la transparence et d’optimiser les revenus générés par les ressources naturelles.

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