La Guinée est actuellement le théâtre d’une vaste opération d’assainissement au sein de sa direction générale des douanes, avec l’arrestation de plusieurs hauts responsables. Parmi les interpellés figurent le directeur général des douanes, Moussa Camara, et son adjoint, Macky Agreby Diallo, tous deux placés sous mandat de dépôt.
Ils sont accusés de détournement de fonds s’élevant à plus de 700 milliards de francs guinéens (environ 76,7 millions d’euros).
L’enquête, menée par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), a révélé un système complexe de détournement impliquant plusieurs niveaux de l’administration douanière. Les charges retenues sont graves : faux et usage de faux, corruption, détournement de fonds publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et complicité.
Selon les premières informations, les suspects auraient mis en place un réseau parallèle permettant de contourner le système officiel de paiement au guichet unique, privant ainsi l’État de ressources importantes.
Cette opération s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la corruption, une priorité du nouveau régime dans un pays où ce phénomène est perçu comme endémique. Toutefois, l’opération suscite des réactions divisées au sein de la société guinéenne. Certains y voient un message fort contre la corruption, tandis que d’autres, en particulier dans l’opposition, dénoncent une possible instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Le président du pays, le Général Doumbouya, a cependant assuré qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières », une déclaration qui prend une dimension particulière dans le contexte politique actuel.